Dans aucune autre spécialité médicale, la prévention n’est aussi efficace qu’en matière de traitements dentaires.
Nous sommes LA spécialité dans laquelle la prévention est efficace à 100%.De plus, étant donnés les énormes efforts faits par les chirurgiens dentistes ces dernières années pour informer et dépister la population au travers de la structure associative des chirurgiens dentistes appelée UFSBD (union française pour la santé bucco dentaire), il est aujourd’hui inadmissible de rencontrer un jeune de moins de trente cinq ans souffrant de caries. Lorsque cela est le cas, il s’agit le plus souvent d’erreurs de diététique, en particulier de consommation excessive de sucre entre les repas, sous diverses formes : sucreries, glaces, barres de céréales chez les sportifs, jus de fruits (acides ET sucrés), chocolat, et surtout, la pire et la plus insidieuse de toutes : les sodas.
De ce point de vue, les saletés comme le Coca ou le Pepsi devraient être retirées de la vente. En effet, un verre de Coca représente 16 morceaux de sucre, avalés à un PH de 2. Chez les grands consommateurs de Coca (Pepsi, Schweppes, etc…) les dents sont littéralement fondues, attaquées de toutes parts par les caries.
Il peut s’agir aussi d’un problème de mauvaise technique d’hygiène, de prise de médicaments (les anti-épileptiques sont un désastre chez le jeune, comme le sont les anti-Parkinsoniens chez les seniors). C’est pourquoi, dans notre cabinet, chaque patient présentant des caries trop nombreuses bénéficiera d’un examen approfondi et, s’il le désire, pourra rentrer dans un programme de prévention renforcée dans lequel, à intervalles précis, il sera reçu pour un polissage de ses dents et la pose de vernis fluorés destinés à renforcer la défense de ses dents contre les caries. Et bien entendu chaque enfant qui en a besoin verra ses dents définitives traitées par des scellements de sillons et des vernis fluorés.
DANS NOTRE CABINET, LA PRÉVENTION EST UN ACTE COURANT, AUQUEL NOUS CROYONS, ET NOUS LUI RÉSERVONS CHAQUE JOUR DE LARGES PLAGES HORAIRES.Nous l’abordons toujours de la manière suivante:
- Recherche des causes de ces caries(ou de ces maladies des gencives, voir le chapitre dédié) au travers d’un interrogatoire sous forme de discussion
- Traitement des causes par détartrage/nettoyage soigneux, conseils alimentaires, prescription de produits trés fluorés.
- Traitement des caries et de leurs conséquences: voir le chapitre dédié
- Polissage final, pose de vernis fluorés, mise en place d’un programme de prévention individualisé impliquant des rendez vous à intervalles rapprochés au début, pour un meilleur contrôle de l’évolution de la bouche et un ajustage rapide des réponses.
En savoir plus sur l’UFSBD : la prévention
En savoir plus sur Dentalespace : hygiène dentaire – prophylaxie individuelle
COMMENT GARDER DES DENTS SAINES TOUT AU LONG DE SA VIE
Un document écrit par le Dr Besse – Toute reproduction, même partielle interdite.
1/ LES MALADIES DE LA BOUCHE ET DES DENTS ENTRAINANT PERTES DENTAIRES :
Si l’on excepte les accidents, responsables d’une part appréciable des problèmes dentaires, deux causes principales entraînent la destruction puis la perte des organes dentaires :
1/ Les caries.
2/ Les maladies des gencives, appelées parodontites.
Dans les deux cas, l’origine des problèmes vient de micro organismes, présents dans toutes les salives, mais qui d’un coup se développent de manière virulente. Bien entendu, il ne s’agit pas des mêmes germes qui provoquent l’une et l’autre maladie.
En gros, les germes qui entraînent des caries se développent en présence d’oxygène, ils sont dits aérobies. Pour ceux que cela intéresse, les plus dangereux sont le streptocoque mutant et le lactobacille acidophile.
Ceux qui provoquent des maladies des gencives se développent en absence d’oxygène, ils sont donc dits anaérobies. Les plus dangereux répondent au doux nom d’actinomycés actinomicétemcommitans et de porphyronomas gingivalis.
Bref quel que soit leur nom, la lutte quotidienne de l’Homme pour conserver ses dents est une lutte Pasteurienne, contre des microbes.
En a-t-il toujours été ainsi ?
En fait et aussi curieux que cela puisse paraître, non. Le développement considérable de la carie dentaire date de la généralisation de l’utilisation du sucre de canne et de betterave, au XVII ème siècle. Les maladies des gencives, quant à elles, ont toujours existé, mais sur une population qui vieillissait moins, leur impact était moins grand, et les autres problèmes de santé, nombreux, les masquaient.
D’autre part, l’homme est le seul animal qui puisse survivre sans dent, ce qui explique, au travers de l’absence de sélection naturelle face à cette maladie, que presque tous les individus d’une classe d’âge aient pu être touchés par l’une ou l’autre de ces maladies.
Comment agissent ces germes nocifs ?
Le principe de base est simple : les bactéries se développent grâce aux éléments nutritifs contenus dans notre alimentation. Elles s’agrègent alors en colonies, qui se développent alors aux endroits que ni la langue ni les joues ne peuvent balayer, sous la forme d’un enduit blanchâtre nommé plaque dentaire. Chacun d’entre nous a pu remarquer ce produit à la surface de ses dents. Ensuite, selon le type de bactérie incriminé, le résultat de leur digestion sera :
- Soit un acide qui va attaquer l’émail des dents, le creuser et développer une carie
- soit des toxines qui vont entraîner une inflammation de la gencive, inflammation qui va faire disparaître l’os support de la dent et finalement entraîner la chute des dents.
Comme nous l’avons vu précédemment, si cet enduit contient une trop grande proportion de germes qui demandent de l’oxygène pour se développer, des germes aérobies donc, l’acidité de leurs sécrétions va dissoudre l’émail des dents, le creuser, puis attaquer la couche sous-jacente, appelée dentine ou ivoire, créant une cavité comme l’homme creuse une carrière (d’où le terme de carie). Ce processus est bien connu par chacun d’entre nous car peu de gens ont échappé à la carie. Dans la plupart des cas, les patients concernés consultent rapidement car cela est douloureux et les risques en sont connus.
Par contre, lorsque cet enduit contient trop de bactéries anaérobies, qui risquent de faire évoluer les gencives vers une maladie parodontale, peu de personnes parviennent à détecter un problème qui est plus grave qu’il n’y paraît. Les symptômes en sont les suivants : vos gencives saignent, vous avez beaucoup de tartre et une haleine de phoque négligé. Cette maladie évolue par cycles, les périodes de rémission entre les phases actives étant plus ou moins longues, mais chaque phase active détruit un peu plus le support osseux. Ce qui accroît la gravité de cette maladie est l’absence de douleur associée à son évolution. Souvent, l’inquiétude ne survient que lors des premières chutes dentaires, trop tard pour soigner efficacement. Et ce d’autant plus qu’en général, les patients atteints de cette maladie sont exempts de caries.
Dans tous les cas, en l’absence de soins, une évolution vers la perte des dents est irréversible, et l’os disparu ne revient jamais.
Dans ce cas, l’aide d’un professionnel pour vous guider est indispensable. Une visite dès les premiers symptômes de saignement se traduira généralement par un détartrage soigneux et la prescription de brossages à l’aide d’un antiseptique particulier.
La lutte préventive contre les maladies des dents est donc une lutte dirigée contre des microbes . En matière de dents plus que pour n’importe quelle autre maladie, le rôle de chacun pour le maintien de sa bonne santé dentaire est fondamental.
2/ LA PREVENTION DES MALADIES DE LA BOUCHE
En effet, comme beaucoup de pathologies, une bonne prévention sera infiniment plus efficace que tous les traitements imaginables.
- ELLE PASSE PAR UN CONTROLE DES TROIS POINTS FONDAMENTAUX QUI REGISSENT L’APPARITION DE CES MALADIES :
- LA RESISTANCE DE L’EMAIL DES DENTS
- LA NOURRITURE
- L’HYGIENE
Au niveau de la résistance de l’émail des dents face aux attaques carieuses, chacun d’entre nous devra agir de deux manières :
A/ Renforcer l’émail de ses dents par l’utilisation appropriée de fluor, c’est à dire d’une part faire en sorte que ses enfants, ou petits enfants, profitent d’une fluoration efficace, de la naissance jusqu’à l’âge de douze ans. Ceci peut être réalisé par l’utilisation de sel fluoré ou de dentifrice fortement fluoré, par l’absorption directe de comprimés fluorés ou l’utilisation d’eau minérale fluorée (Badoit). Certains pays fluorent l’eau des réseaux domestiques, et certaines régions de France disposent d’eau naturellement fluorée (Médoc). Une seule de ces techniques devra être choisie, la combinaison de plusieurs d’entre elles pouvant conduire à des risques d’hyperfluorose.
D’autre part, arrivé à l’âge de raison, on utilisera des dentifrices fluorés pour le brossage quotidien des dents. Les concentrations en fluor seront variables en fonction de la susceptibilité de chacun aux attaques carieuses ; Votre dentiste vous aidera à réaliser un bilan fluoré de vos enfants pour choisir la technique la mieux adaptée à votre situation.
B/ Réduire la quantité de germes dangereux pour vos dents en brossant soigneusement vos dents et vos gencives, au minimum deux fois par jour, à l’aide d’un dentifrice fluoré éventuellement renforcé par un produit désinfectant. Le brossage a pour effet immédiat de désorganiser la plaque dentaire, de supprimer mécaniquement des germes présents sur les dents, et le fluor, ainsi que les autres produits bactéricides, par leur action désinfectante, limitent la virulence des germes.
– La nourriture
L’alimentation est le deuxième co-facteur important dans l’apparition des maladies des dents. En effet, comme nous l’avons déjà vu, la carie dentaire n’a jamais été aussi virulente que depuis que notre espèce utilise le sucre de canne ou de betterave comme principal édulcorant dans son alimentation. En conséquence, sur le plan qualitatif, la diététique du dentiste va se résumer essentiellement à une lutte contre le sucre et les sucreries.
Toute absorption de sucrerie doit être suivie d’un brossage soigneux de la bouche et des dents.
Concrètement, cela signifie que, soit vous vous promenez en permanence avec une brosse à dents, soit vous n’avalez pas de sucrerie en dehors des repas. Ceci est particulièrement important pour les jeunes enfants : PAS DE SUCRERIES EN DEHORS DES REPAS , ET SURTOUT PAS DE SUCRERIES APRES LE REPAS ET LE BROSSAGE DU SOIR.
Dans tous les cas, il est fondamental de ne pas absorber quoi que ce soit après le dernier brossage du soir car alors, l’absence de sécrétion salivaire durant le sommeil ne permet pas la neutralisation des acides libérés par les bactéries.
Dans la journée, les petites faims peuvent être aisément combattues par la dégustation de fruits, de fromage ou de pain, tout aliment ne contenant pas de sucre cariogène.
La mastication régulière de chewing-gum, si l’on excepte l’air vaguement bovin qu’elle confère au chewingueur, peut être bénéfique car elle accroît la quantité de salive sécrétée, et le balayage mécanique des dents et des gencives désorganise la plaque dentaire. Dans tous les cas, on utilisera des chewing-gums dits « sans sucres »
– Les médicaments
De nombreux médicaments peuvent être à l’origine de dégradations rapides et spectaculaires de l’état dentaire des patients. Ce sont en particulier les calmants, antidépresseurs, antihistaminiques, antiparkinsonniens et les médicaments pour dormir. Tous sont nocifs car ils diminuent la sécrétion des glandes salivaires. Ces produits se retrouvent fréquemment chez les personnes âgées, et ceci explique le fait que des patients n’ayant jamais eu de problèmes dentaires se trouvent soudain dans des situations catastrophiques arrivés à un certain âge.
Lorsque vous prenez de tels produits, parlez-en à votre dentiste, qui mettra alors en place une prévention individualisée adaptée à votre cas.
Cette prévention individualisée passe en particulier par une mise en condition soigneuse de la bouche et des dents, ainsi que la prescription de produits particulièrement actifs contre les caries.
– L’Hygiène
Quoi que vous fassiez, ce dernier point est réellement le maître mot de la prévention, à la fois des caries et des maladies parodontales. En effet, comme nous l’avons déjà vu, les bactéries pathogènes sont fixées dans la bouche sous la forme d’un enduit visqueux et blanchâtre qui se colle aux dents et aux racines. Il va donc vous falloir les déloger par tous les moyens à votre disposition. Par chance, ils sont nombreux, et en ce XXI ème siècle, particulièrement efficaces.
Pour la prévention des maladies parodontales, un traitement très simple à base d’antiseptiques vous sera prescrit par votre dentiste si celui-ci estime que cela est nécessaire. Afin qu’il puisse intervenir, vous devez lui signaler lorsque vous saignez des gencives de manière anormale, lorsque vous vous sentez mauvaise bouche, lorsque vos proches vous signalent que vous avez mauvaise haleine. La maladie parodontale est une maladie simple à traiter et éradiquer, à la condition d’être prise à temps. Lorsque, du fait de cette maladie, les dents commencent à être mobiles, voire à tomber, il est en général trop tard pour agir efficacement, et nous devons avoir recours à des solutions lourdes, douloureuses et chères.
3/ LA PREVENTION CHEZ LES ENFANTS, LE FLUOR.
Le Fluor est un élément naturel qui se présente sous la forme d’un gaz. Il a été découvert en 1771 par le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele et isolé en 1886 par le français Henri Moissan. Ce n’est donc pas une découverte récente et ses effets sont bien connus et maîtrisés. Incorporé sous forme de fluorures et par l’intermédiaire des pâtes dentifrices ou de la circulation sanguine dans l’émail des dents, il renforce la structure cristalline de ce dernier, le rendant moins sensible aux attaques acides des bactéries. D’autre part, il est bactériostatique, ce qui diminue le développement des bactéries dans la plaque dentaire lorsqu’un dentifrice fluoré est utilisé.
Vous l’aurez compris, il est important de donner du fluor aux enfants afin de renforcer leurs dents.
La meilleure méthode pour cela est de leur faire avaler tous les jours un comprimé de fluor tel que préparé par les laboratoires pharmaceutiques. Les doses doivent être les suivantes :
De zéro à deux ans : 0.25 Mg (un comprimé) de fluor par jour. Ce dosage se trouve aussi sous forme de gouttes, plus faciles à faire avaler aux bébés.
De deux à quatre ans : 0.50 Mg (deux comprimés)
De quatre à six ans : 0.75 Mg par jour (trois comprimés)
De six à douze ans : 1 Mg par jour, soit quatre Cp ou un Cp de un Mg
Il est très important de poursuivre la fluoration jusqu’à l’âge de douze ans afin de renforcer les dents définitives. Arrêter avant cet âge peut conduire à renforcer les dents de lait, qui tomberont , et pas les dents définitives.
Cependant, comme nous l’avons déjà vu, il existe d’autres voies d’apport du fluor dans l’organisme. Il est donc très important de réaliser un BILAN FLUORE avec votre dentiste.
Les risques de surdosage en fluor :
Actuellement se développe une polémique à propos du fluor car certains thérapeutes craignent un surdosage en fluor de nos enfants. En effet, si les comprimés de fluor sont étudiés pour apporter juste les doses nécessaires à la bonne santé des dents des enfants, leur utilisation en combinaison avec, par exemple, du sel fluoré et des dentifrices très fluorés peut conduire à des surdosages. Il est très important de répertorier les sources de fluor que votre enfant va rencontrer. En particulier, on ne doit pas donner de dentifrice fluoré à un enfant qui ne sait pas cracher. Les dentifrices fluorés contiennent des doses de fluor infiniment plus fortes que les comprimés. En avaler revient à ingérer des doses massives de fluor.
Chez le petit enfant, les dents doivent être brossées dés leur apparition, sans utiliser de dentifrice tant que l’enfant ne sait pas bien cracher. Progressivement, la responsabilité du brossage lui sera transférée, mais les parents doivent surveiller en permanence que cela soit fait au moins deux fois par jour jusqu’à ce que l’enfant soit responsable, c’est à dire jusqu’autour de …vingt cinq ans !!!
Dés que l’enfant sait bien cracher, on utilisera des dentifrices pour enfant. En effet, le goût des enfants est différent de celui des adultes et certains de nos dentifrices sont insupportables à leurs palais. C’est pourquoi les laboratoires ont élaboré des dentifrices spéciaux, au goût de framboise, fraise, vanille, etc…
A l’adolescence, période de grande fragilité et de négligence, on fournira à l’enfant du dentifrice fluoré de même goût que celui des adultes. En général, la démarche du changement de dentifrice sera faite par l’enfant lui-même lorsque son goût évoluera.
Les brosses utilisées peuvent revêtir n’importe quel aspect, du moment que le brossage est efficace. Là encore, les fabricants de brosses se défoncent pour proposer des éléments de forme ludique et adaptés aux mains des enfants.
Bien sûr, après le brossage, l’enfant ne doit plus rien absorber, en particulier rien de sucré. Le pire étant la sucrerie du soir car alors le sucre va faire son effet toute la nuit, dans un contexte de sécrétion salivaire réduite.
Rien n’est pire pour les dents des enfants que le biberon d’eau sucrée, de jus de fruit, ou le bonbon avant le coucher ( Sauf peut-être un coup de marteau dans les gencives…)
4/ COMMENT SE BROSSER LES DENTS
Vous l’aurez compris, les clefs de la sauvegarde de vos dents sont l’hygiène et l’alimentation.
Pour assurer une bonne hygiène bucco-dentaire, la méthode de base est le brossage des dents.
En premier lieu, vous devez vous brosser les dents au moins tous les matins et tous les soirs, pendant trois minutes, à l’aide d’une brosse à dents et de dentifrice. La brosse à dents sera choisie souple de manière à ne pas agresser les surfaces dentaires. En effet, les dentifrices contiennent tous des particules abrasives pour mieux nettoyer les dents. Leur action décapante, combinée à un brossage agressif à l’aide d’une brosse trop dure, peut mener à une usure prématurée de l’émail des dents, mais surtout des racines lorsque celles-ci apparaissent, l’âge aidant, car elles sont constituées d’ivoire, beaucoup plus tendre.
Le brossage doit concerner les dents, bien sûr, mais aussi les gencives, surtout si ces dernières saignent. La brosse à dents doit donc être tenue avec les poils dirigés vers le haut pour les dents du haut et les poils dirigés vers le bas pour les dents du bas. Un brossage circulaire pour ne pas scier les racines et passer systématiquement sur les gencives peut aussi être appliqué, mais il demande une certaine maîtrise du geste.
Mais en fait, l’idéal pour l’hygiène dentaire est la brosse à dents électrique.
Sa facilité d’utilisation et sa petite tête font qu’elle se glisse partout sans problème et qu’il devient très difficile d’oublier une zone de la bouche.
D’autre part, il est nécessaire de ne pas oublier de nettoyer quelques endroits dans la bouche. Pour cela, vous trouverez dans le commerce un produit appelé :
REVELATEUR DE PLAQUE, qui vous permettra de visualiser les endroits que vous oubliez de brosser.
Utilisez le au moins deux fois par mois.
Mais il ne suffit pas de nettoyer les surfaces des dents, il faut aussi absolument nettoyer entre les dents.
Plusieurs instruments sont à votre disposition.
Tout d’abord, pour les espaces interdentaires très serrés :
LE FIL DE SOIE FLOCHE est le plus simple, le plus efficace et le plus économique. Mais il demande une grande dextérité manuelle, et cela rend son utilisation contraignante. De manière à simplifier le geste, les fabricants ont proposé un porte fil, espèce de petite fourche qui permet des manipulations aisées.
Si vous n’y arrivez pas, il existe une autre solution :
LES BATONNETS INTERDENTAIRES. Ce sont des petites pièces de bois dont la coupe est triangulaire. Ils sont conçus pour s’insérer entre les dents, la base du triangle vers la gencive pour ne pas léser cette dernière.
Enfin, pour les espaces larges, voire très larges, on utilisera :
LES BROSSETTES INTERDENTAIRES, sorte de petits écouvillons qui nettoient parfaitement les espaces interdentaires larges, mais aussi sous les bridges. Ces brossettes existent en trois tailles, deux formes, cylindriques et coniques, et une multitude de manches, du solide métallique à la mini brossette démontable pour le voyage.
Ce nettoyage interdentaire, fastidieux, sera réalisé le soir.
Les brossettes interdentaires
LE JET DENTAIRE : comme son nom l’indique, le jet dentaire envoie de l’eau sous pression sur la surface des dents. Ceci donne une impression de nettoyage qui est trompeuse. En effet, le jet sous pression ne fait que déloger les petits morceaux de nourriture encore coincés entre les dents ou bien dans les interstices difficiles d’accès. Il n’a aucun effet sur la plaque dentaire, car celle-ci est très adhérente. Il n’est donc qu’un complément du nettoyage dentaire et ne remplace pas le brossage. Par contre, utilisé avec du bain de bouche, son action peut être positive dans le cas de maladie parodontale. Il faut alors diriger le jet de manière à ce que le liquide rentre dans les poches et passe entre les racines.
LES BAINS DE BOUCHE : leur apport est très intéressant pour prévenir et traiter les maladies des gencives. Cependant, la muqueuse buccale est baignée par ce que l’on appelle une flore commensale. En d’autres termes, de nombreux microbes vivent naturellement dans notre bouche, sans aucune conséquence pour notre organisme. Par contre, l’utilisation excessive de produits désinfectants comme ceux contenus dans les bains de bouche peut détruire tout ou partie de cette flore et favoriser l’apparition de mycoses.
Pour la prévention des caries, le meilleur produit est le dentifrice du commerce. Dans tous les cas, une fluoration de l’ordre de 250 PPm est souhaitable. Si vous avez un doute sur la conduite à tenir, parlez en à votre dentiste. Lui seul saura vous conseiller pour ce qui concerne le fluor.
Pour ceux qui ont tendance à avoir beaucoup de caries, il existe des dentifrices très fluorés, contenant 1350 ppm de fluor, qui permettent de prévenir les caries même dans les cas les plus désespérés. Ces dentifrices sont prescrits par votre dentiste et systématiquement utilisés dans tous les cas où un traitement médical en cours augmente le risque carieux.
5/ LA PREVENTION DE LA MALADIE PARODONTALE :
La maladie parodontale est une maladie infectieuse dégénérative des gencives. Non soignée, elle entraîne inexorablement la perte des dents.
D’autre part, les dernières études scientifiques sur ces maladies démontrent des relations importantes et ennuyeuses entre ces maladies parodontales et certaines maladies cardiaques, dont l’infarctus du myocarde. Elles peuvent aussi entraîner des problèmes d’ordre endocrinien, gynéco-obstétrical ou pulmonaire, des fatigues, une baisse du métabolisme général, des crampes chez certains sportifs. Elles peuvent nuire à l’équilibre général des patients âgés et être indirectement responsables de malnutrition. Elles aggravent aussi le diabète.
Des facteurs de risque généraux peuvent faciliter l’apparition de cette maladie. Ce sont essentiellement des facteurs génétiques prédisposants, le tabac, l’âge, les déséquilibres hormonaux de la femme, et ce petit plus sans lequel notre siècle ne serait pas ce qu’il est, le stress.
L’ASSOCIATION D’UN FACTEUR DE RISQUE LOCAL ET D’UN FACTEUR GENERAL PEUT CONDUIRE A UNE MALADIE PARODONTALE ;
Les bactéries en cause dans cette maladie ne sont pas les mêmes que dans les problèmes carieux. En général, les deux types de bactéries ne cohabitent pas, du moins pas aux mêmes moments, ce qui fait que la plupart du temps, les patients atteints de maladie parodontale n’ont pas de carie, ce qui entraîne deux conséquences :
1/ Ils ne consultent pas car ils n’ont pas mal. Le besoin de consulter apparaît seulement lorsque des mobilités dentaires deviennent gênantes, souvent à un stade avancé de la maladie.
2/ Lorsque leurs dents tombent, elles sont intactes.
Ce qui nous permet de diviser les individus en quatre catégories :
1/ Ceux qui n’ont aucun problème dentaire. Soit les plus chanceux, soit les mieux suivis par leur dentiste.
2/ Ceux qui ont des problèmes de caries.
3/ Ceux qui ont des problèmes de gencives.
4/ Ceux qui n’ont vraiment pas de chance et qui ont à la fois des problèmes de caries et de gencives.
Comment se manifeste cette maladie des gencives ?
Chacun d’entre nous a dans sa bouche des bactéries. Certaines sont inoffensives, d’autres provoquent des caries, d’autres encore des maladies de gencives. Lorsque toutes ces bactéries sont en quantités équilibrées, il ne se passe rien. S’il se produit un déséquilibre vers un type de bactéries qui se développe plutôt en présence d’oxygène (germes aérobies), des caries apparaissent. S’il se produit un déséquilibre vers des bactéries qui se développent en absence d’oxygène (germes anaérobies), des maladies de gencive apparaissent. L’organisme régit alors en enkystant ces germes dans une gangue minérale : LE TARTRE. Lequel tartre irrite les gencives, les fait saigner et favorise la prolifération bactérienne. Le cercle vicieux de la maladie parodontale est lancé, il ne pourra être stoppé que par une action énergique du dentiste (détartrage soigneux sus et sous gingival) ET PAR UNE COOPERATION ACTIVE DU PATIENT.
L’attaque bactérienne se traduit au début par une GINGIVITE : Les gencives saignent, un mauvais goût s’installe dans la bouche.
Puis la situation osseuse se dégrade et des POCHES apparaissent.
En absence de soins, l’os disparaît et l’haleine devient insupportable.
A ce stade là, il ne reste plus qu’à envisager des prothèses amovibles de grande étendue.
Tout d’abord, les gencives saignent. Au début de manière périodique, puis presque continuellement. Ensuite, l’haleine devient fétide, on à l’impression d’avoir « mauvaise bouche », lorsqu’on aspire sa salive, des liquides salés arrivent sur la langue (pus). Cette maladie évolue par cycles, avec des périodes de rémission et d’autres de forte activité.
A chaque cycle actif, l’inflammation de la gencive engendrée par cette infection fait perdre un peu plus d’os support des dents.
Si vous avez des gencives fines, leur inflammation se traduira par des récessions (les racines sont de plus en plus visibles) ; si vous avez des gencives épaisses, l’inflammation se traduira par un décollement de la gencive par rapport à la racine, ce qui finit par former une poche parodontale dans laquelle se développe du pus. Dans tous les cas, lorsque la perte d’os est trop importante, les dents tombent.
Cette maladie est très commune et malheureusement pas assez soignée.
– Comment la prévenir ?
Dés les premiers saignements, parlez-en à votre dentiste. Celui-ci vous prescrira un traitement très local très simple dont le but est de rééquilibrer la flore buccale en réduisant la proportion de germes créateurs de maladies parodontales. Là encore, la maître mot de la prévention est l’hygiène, même si dans ce cas elle doit s’accompagner d’un traitement localisé médicamenteux.
Le tabac est également un co-facteur particulièrement dévastateur pour les gencives si vous êtes atteints de cette maladie. Votre dentiste vous demandera certainement de cesser cette déplorable habitude si vous avez une maladie parodontale.
6/ LES NOUVEAUX ROLES DU CHIRURGIEN DENTISTE
Face à ce déferlement de nouvelles techniques et de nouveaux matériels, le rôle du chirurgien –dentiste s’est complètement transformé. En effet, de spécialiste des soins dentaires chargé de réparer les dégâts des différentes maladies de la bouche, il est devenu également un spécialiste en prévention de ces maladies.
Les désagréments causés par les maladies de la bouche peuvent être évités par des moyens simples, bon marché comparativement au prix des traitements curatifs, dont l’efficacité est largement prouvée et qui ne demandent qu’un engagement important du patient.
Examinons ensemble les moyens dont nous disposons :
Pour prévenir les problèmes de pathologie graves, tels que cancers, kystes, granulomes, usures dentaires, dégénérescences des articulations de la mâchoire, votre dentiste va vous examiner régulièrement et avec une périodicité qui dépend des pathologies recherchées :
Pour les cancers de la cavité buccale, maladie particulièrement grave et dont le traitement, toujours chirurgical, conduit à des mutilations horribles, un interrogatoire sur vos habitudes vicieuses sera pratiqué. En effet, CANCER DE LA BOUCHE = TABAC. Les patients à risque seront prévenus et leurs muqueuses examinées avec soin.
Pour les problèmes internes, osseux, liés aux dents, des examens radios doivent être faits à intervalles réguliers. Les petits kystes peuvent être traités en désinfectant de nouveau soigneusement les canaux des dents, mais en cas d’échec ou de kyste trop volumineux, la chirurgie s’impose.
Les usures dentaires et les dégénérescences des articulations sont détectées par l’interrogatoire du patient, et le cas échéant, une prévention est instituée, qui peut aller de simples conseils de bon sens (arrêt du chewing gum, position de sommeil) jusqu’à la réalisation de plaques plastiques pour soulager les articulations et la réfection de prothèses permettant un mouvement des mâchoires harmonieux.
Pour prévenir les caries dentaires, qui sont la maladie des dents la plus répandue et la plus destructrice pour la dentition, le chirurgien dentiste va détecter à l’aide d’un bilan radiologique, puis éliminer tous les foyers infectieux présents dans votre bouche, c’est à dire :
Les caries avérées
Les anciennes obturations dont on n’est pas sûr de leur étanchéité
Les anciennes couronnes et bridges ne présentant pas un ajustage correct, donc difficiles à nettoyer et retenant la plaque dentaire
Les anfractuosités pouvant être un point de départ carieux et qui seront traitées en micro dentisterie à l’aide de vernis et de composites de scellement
Dans les cas difficiles, des tests salivaires seront effectués afin de déterminer la nature de la flore buccale (proportion de streptocoques mutants) et l’efficacité du débit salivaire ( qui délaie la plaque dentaire et permet son élimination mécanique)
Enfin l’ensemble sera soigneusement poli et une fluoration professionnelle au cabinet sera effectuée.
Une fois cette remise en état professionnelle terminée, la responsabilité du traitement est déléguée au patient, qui devra respecter un protocole d’hygiène strict et des visites de maintenance régulière. Les moyens actuellement à notre disposition nous permettent d’affirmer qu’un tel protocole, correctement exécuté et maintenu conduit à la disparition définitive des caries dans la bouche de nos patients.
LA PREVENTION DES PROBLEMES PARODONTAUX :
La prévention de ces problèmes, moins fréquents que les caries, revêt une importance particulière dans la mesure où il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de réparer les dégâts infligés par la maladie. Les pertes osseuses entraînées par la maladie parodontale sont irréversibles.
Tout ce que nous pouvons faire, en cas de maladie avérée, c’est stabiliser les dégâts au stade où ils se trouvent. Ce fait permet de réaliser l’importance qu’il y a à prévenir ces maladies.
Comme nous l’avons vu précédemment, ces maladies trouvent leur origine dans une variété particulièrement virulente de germes buccaux présents dans la plaque dentaire. Pour tout un chacun, encore une fois, la meilleure des préventions consiste à désorganiser cette plaque le plus fréquemment et le plus consciencieusement possible à l’aide des accessoires déjà décrits. Mais cela peut ne pas suffire car les germes en cause sont extrêmement coriaces. Dans ce cas, votre dentiste va procéder à une série d’opérations simples et à l’efficacité prouvée :
Tout d’abord l’acte de base de la sauvegarde des gencives : le détartrage. En effet lorsque la plaque dentaire s’accumule dans certains endroits difficiles à nettoyer, l’organisme réagit en cristallisant cette plaque sous forme de tartre. Mais si cette concrétion est moins active biologiquement, elle agresse mécaniquement les gencives, lesquelles s’enflamment sous l’effet de cette agression. Cette inflammation des gencives, par des processus complexes, entraîne une destruction de l’os support des dents, dont l’épaisseur est très faible au niveau des collets de ces dents. Une fois le processus de destruction osseuse engagé, il se crée ce que l’on appelle des poches parodontales, espaces compris entre la gencive et la racine et où se trouvait l’os. Ces poches abritent des colonies bactériennes importantes (fermentation) qui augmentent les destructions osseuses, ce qui agrandit les poches et donc la taille des colonies… Le processus de destruction de l’os support des dents est lancé, il ne s’arrêtera, bien des années plus tard, que par la perte des dents. D’une manière générale, lorsque vos gencives saignent, que vos dents bougent et que votre haleine incommode vos interlocuteurs, il est trop tard !!.
Dans aucune autre maladie du corps humain, une intervention précoce dés les premiers saignements, n’est aussi souhaitable ni aussi efficace. La première de ces interventions étant le détartrage.
Si votre dentiste constate un saignement anormal de vos gencives, il vous prescrira un traitement simple et radical à base d’antiseptiques locaux, qui fera cesser tous problèmes dans un délai bref.
Si les saignements sont anciens et que quelques dents commencent à bouger, il fera un bilan radiologique afin de bien se rendre compte du niveau osseux encore disponible.
Dans le cas de l’existence de poches et quelle qu’en soit la profondeur, le dentiste va aller chercher le tartre au fond de ces poches en réalisant un surfaçage des racines de vos dents, ce qui est un polissage soigneux de leurs racines, afin de faciliter l’élimination des foyers infectieux. L’élimination se fera ensuite à l’aide d’irrigations de ces poches avec des antiseptiques locaux. Une fois la désinfection des poches réalisée, ce qui peut prendre plusieurs séances d’irrigations et demander au patient un gros effort de maintenance, l’os disparu ne revient jamais . Cependant, les poches peuvent se colmater naturellement et le niveau de l’os se stabilise alors. On observe souvent une stabilisation des dents autrefois mobiles et une guérison des symptômes de la maladie parodontale. Cependant, il convient de rester vigilant car cette maladie ne disparaît jamais complètement. Le moindre retour des saignements devra amener le patient à consulter.
Lorsque ces récidives sont trop fréquentes, votre dentiste pourra pratiquer des tests salivaires afin de déterminer la souche bactérienne en cause, pour l’éradiquer plus sûrement.
Lorsque les dégâts sont importants, des techniques chirurgicales permettent de stabiliser la maladie, mais nous ne sommes plus dans le domaine de la prévention.
Comme vous pouvez le constater, les techniques permettant de sauvegarder vos dents sont nombreuses et efficaces. ENSEMBLE , NOUS DISPOSONS DE TOUS LES MOYENS NECESSAIRES POUR FAIRE EN SORTE QUE VOUS GARDIEZ DES DENTS SAINES TOUTE VOTRE VIE.
Mais la dentisterie aujourd’hui, c’est aussi des moyens de reconstructions plus simples, plus efficaces, moins douloureux, parfaitement esthétiques.
1/ LES PETITES CARIES
Il n’y a pas si longtemps, les petites caries étaient délaissées et simplement surveillées. En effet, nous ne disposions pas d’instruments de nettoyage suffisamment petits pour les traiter sans faire de dégâts. Tout le monde attendait qu’elles soient assez grosses, et donc que la dent soit abîmée, pour fraiser l’émail et les combler. Désormais, cela n’est plus vrai. Lorsque les acides bactériens n’ont pas encore commencé à creuser la dent, c’est à dire au stade où l’émail est superficiellement déminéralisé, une bonne fluoration suffit souvent à inverser la tendance et à stopper les dégâts de l’attaque acide.
Lorsque l’attaque est plus importante, c’est à dire que l’émail commence à se creuser sous forme de micro perforations, nous disposons de micro sableuses qui envoient sur la dent, à une vitesse élevée, du sable spécial dont les grains font 27 microns de diamètre. Cela permet de ne retirer que l’émail attaqué par la carie, quelle que soit la taille de l’attaque. Avec ce procédé, nous pouvons désormais soigner les caries dés les premiers signes de déminéralisation de l’émail. Ces micro cavités sont ensuite obturées par des résines fluides qui collent à l’émail, sont invisibles et relarguent du fluor, évitant ainsi la réapparition des caries… A la condition que l’hygiène soit irréprochable
2/ LES CARIES PLUS IMPORTANTES
Malheureusement, il y a encore des cas où il est nécessaire de soigner des dégâts importants faits aux dents, soit que leur propriétaire ait quelque peu négligé son hygiène, ou bien que des vieilles caries « flambent » à nouveau sous l’effet d’une soudaine multiplication des bactéries cariogènes, pour une raison ou une autre. Dans ce cas, nous pouvons soigner les dents avec plusieurs procédés :
Autrefois, le matériau roi pour ce faire était l’amalgame d’argent. Des améliorations récentes en ont fait un produit très fiable et durable pour obturer les trous laissés par les caries. Cependant, sa couleur argent voire gris-noir et surtout le fait que du mercure, métal lourd particulièrement toxique entre pour moitié dans sa composition, ont entraîné une rapide diminution de son utilisation. Néanmoins, son coût modeste en fait le produit préféré des organismes sociaux, au mépris de principes élémentaires de précaution.
Désormais, le principal matériau pour obturer les caries de taille moyenne est le composite résine/charges minérales collé dans la cavité. Moins fiable que l’amalgame, il doit être surveillé et refait régulièrement, il est par contre totalement inoffensif pour la santé humaine, et parfaitement esthétique.
3/ LES GROS DEGATS SUR DENT VIVANTE
Lorsque les dégâts sont vraiment importants, les pertes tissulaires peuvent être telles que votre chirurgien-dentiste ne peut rien faire tout seul avec ses dix doigts et ses petits produits. Dans ce cas, la seule solution est de faire appel à de la main d’œuvre extérieure. Le prothésiste va alors fabriquer dans son laboratoire les parties manquantes des dents. Elles seront parfaitement ajustées, pour être tout à fait fonctionnelles et limiter les risques de reprise de caries, et peuvent être d’une esthétique irréprochable. On parle alors, en bon français, d’inlays, ou d’onlays, selon la taille de la reconstitution. Ces techniques nécessitent la prise d’une empreinte dans la bouche, puis une deuxième séance pour coller tout cela, ce qui ne contribue pas à en faire baisser les coûts.
Le meilleur des matériaux pour réaliser des inlays ou des onlays est l’or. Sa capacité à s’écraser sous les contraintes permet de l’ajuster au mieux sur les bords de la cavité, et donc de réduire les possibilités de passage pour les bactéries qui font les caries. D’autre part, c’est un métal insensible à la corrosion et sa mollesse réduit les agressions infligées aux dents antagonistes. C’est aussi une technique vieille de plus d’un siècle, dont on connaît parfaitement l’évolution. Mais il reste cher et son esthétique ne correspond pas aux critères actuels….
Donc il existe d’autres matériaux, plus esthétiques mais moins durables. Les inlays et onlays en céramique, trop fragiles, sont en passe de disparaître. Les mêmes, en résine composite, représentent actuellement la méthode la plus utilisée. Fiables et bon marché, esthétiques et faciles à fabriquer, les résultats obtenus avec ces produits sont d’une esthétique époustouflante. Lorsqu’il se justifie, son usage permet de reconstituer des dents en les maintenant vivantes et sans que quiconque, hors professionnels, ne puisse s’apercevoir que ces dents ont été soignées.
Suivies par une hygiène irréprochable et des fluorations régulières, les reprises de caries sont très peu probables.
4/ LES DENTS DEVITALISEES :
Même si de nos jours les techniques de soins conservateurs permettent de réduire le nombre de dents que l’on doit dévitaliser, cela arrive encore de temps en temps. Et puis, il faut souvent refaire le travail effectué des années auparavant selon des techniques beaucoup moins performantes que celles de ce début de vingt et unième siècle.
Dans ces cas, le dentiste procède à une mise en forme et à une désinfection soigneuses du canal dentaire pour éviter une infection du bout de la racine des dents, laquelle peut soit dégénérer en une « chique » très douloureuse, soit devenir chronique et disséminer des germes dans l’organisme en permanence, avec des effets sérieux sur certains organes (articulations, cœur) Quoi qu’il en soit, de nos jours, toutes les dernières recherches scientifiques prouvent que :
Une dent dévitalisée doit être reconstituée par une technique permettant une obturation parfaite de la partie de la dent située le plus vers la bouche pour éviter une migration des germes dans le canal de la dent.
Une dent dévitalisée doit être couronnée pour ne pas se fracturer.
Heureusement, nous pouvons aujourd’hui proposer des couronnes dans des matériaux tout à fait esthétiques et durables, tous dérivés de la céramique.
5/ LES DENTS MANQUANTES :
Les dents manquantes sont encore malheureusement une réalité de nos jours. Une dent manquante n’est pas seulement un problème mécanique réduisant le pouvoir de mastication de son possesseur. C’est aussi un problème qui se retransmet aux dents adjacentes et, par suite, aux articulations des mâchoires. Les problèmes des articulations se transmettent aux autres articulations du corps, en particulier le cou et l’ensemble de la colonne vertébrale. La colonne vertébrale déséquilibrée, c’est la démarche et le fonctionnement de l’ensemble du corps qui sont affectés. Et c’est ainsi que quelques extractions non compensées peuvent entraîner des maux de dos, de genoux et des attitudes corporelles curieuses.
Comment tout cela se peut il ?
Tout simplement parce que les dents s’appuient les unes sur les autres dans la bouche, et que l’ensemble constitue un engrenage, les dents du haut et du bas s’incrustant les unes dans les autres. Lorsque l’une d’entre elles manque trop longtemps, ses collatérales, par un phénomène destiné à compenser l’usure des dents due au frottement au cours de la vie, vont se rapprocher pour tenter de combler le trou. Mais la dent en face, pour les mêmes raisons, va pousser pour rentrer dans l’espace laissé vacant. L’engrenage ne peut plus fonctionner de manière harmonieuse, c’est donc l’axe qui va se détériorer. L’axe, c’est l’articulation de la mâchoire. Et nous retournons à la case départ.
Il faut donc remplacer systématiquement les dents extraites.
Pour cela, plusieurs solutions sont à notre disposition.
Tout d’abord, si les dents à coté du trou sont déjà abîmées, on peut faire un bridge, qui s’appuie sur ces dents, mais nécessite une importante préparation. Cette solution, connue depuis plusieurs décennies, est sûre et maîtrisée. Mais elle ne devrait être utilisée que lorsque les dents à coté de l’édentement sont cariées ou obturées. En aucun cas, il n’est acceptable de nos jours de dévitaliser une dent saine pour servir d’appui à un bridge.
Lorsque les dents adjacentes sont intactes, on aura plus facilement recours à des solutions moins destructrices, telles que par exemple des onlays d’appui, qui sont de petites facettes métalliques qui s’appuient à l’intérieur de la dent en n’occasionnant que des dégâts minimes.
Lorsque les dents manquantes sont trop nombreuses, ou que les dents adjacentes sont inutilisables pour appuyer un bridge, on devra alors recourir soit aux traditionnels, mais peu onéreux, appareils amovibles, soit envisager les implants.
Dans le premier cas, on utilise des techniques connues et qui n’ont que peu changé depuis cent cinquante ans, qui présentent l’avantage de la simplicité, de leur faible coût et de leur prédictibilité. D’autre part, elles ne présentent pratiquement pas de contre-indications et sont donc applicables à tous les patients, du plus jeune au plus âgé, du plus propre au moins soigneux, du plus adroit au moins habile. Elles ont comme principal inconvénient d’être assez peu efficace pour mastiquer, et ce d’autant moins qu’elles remplacent plus de dents. Enfin, leur impact psychologique négatif est loin d’être négligeable, leurs porteurs les ressentant alors comme de véritables handicaps.
Dans le deuxième cas, on va commencer par visser dans l’os une vis en titane pur que l’on va laisser prendre pendant un délai variable de quelques mois à quelques semaines. Ceci nécessite une première intervention chirurgicale, tout à fait bénigne, puis une seconde pour chercher l’implant dans l’os et poser dessus le pilier qui servira ensuite à soutenir la couronne ou le bridge. Ces techniques, connues depuis l’antiquité, ne sont fiables que depuis quelques années, et encore, avec « seulement » 97.5 % de réussite. Mais ce sont d’une part des techniques chères, car très délicates et faisant appel à énormément de matériels à usage unique et de matériaux onéreux (les implants coûtent, par exemple, prés de 140 000 euros le kilogramme).
D’autre part, pour implanter avec de bonnes chances de succès (97.5%°), il faut que le site présente un certain nombre de caractéristiques d’épaisseur et qualité de l’os, et il faut que le patient lui-même présente un état de santé compatible avec le processus d’intégration des implants, avec l’intervention chirurgicale etc… Enfin, le patient doit être apte à entretenir correctement son système implantaire. Toutes ces restrictions font que les implants sont et resteront encore longtemps réservés à des cas précis et peu fréquents.
6/ Comment est honoré votre dentiste :
La chirurgie dentaire peut être décrite comme une succession d’actes très divers ayant pour but la sauvegarde des dents, des gencives et des articulations des mâchoires. De ce fait, les honoraires sont, ou devraient être déterminés en fonction de la complication de chaque acte, du plateau technique nécessaire pour l’effectuer, et de la difficulté intellectuelle qui permet de l’effectuer. Donc, lorsque vous venez vous faire soigner chez votre dentiste, celui-ci va établir une note d’honoraires reprenant le total des actes effectués, contrairement à la plupart des autres professionnels de santé qui se font honorer à la consultation, réclamant donc la même somme à chaque visite. C’est la raison pour laquelle, selon les soins réalisés, un rendez-vous bref pourra entraîner des honoraires élevés, alors qu’au contraire un long séjour au cabinet dentaire sera faiblement rémunéré.
D’une manière générale, étant donné la complexification croissante des procédures, que ce soit de stérilisation comme administratives, les dentistes ont actuellement tendance à proposer de longs rendez-vous qui permettent de réaliser de nombreux actes, évitent ainsi aux patients de revenir trop souvent et permettent de maintenir une asepsie parfaite du cabinet. Cependant, cette manière de procéder fait que lors d’un seul rendez-vous, le nombre d’actes réalisés peut être très important et donc les honoraires très élevés.
7/ LES ORGANISMES SOCIAUX :
Le principal d’entre eux, du moins dans notre pays, se préoccupe très peu de santé dentaire, que ce soit pour la prévention ou pour les soins. En effet, sur les quelques quatre cent soixante actes que peuvent réaliser les chirurgiens dentistes, seuls une quarantaine d’entre eux sont reconnus par la sécurité sociale, et encore, à la condition de les réaliser selon des techniques utilisées dans les années cinquante. Il est évident que ce choix délibéré de la part de la merveille sociale que le monde est censé nous envier est tout à fait compréhensible. En effet, le prix des techniques médicales vitales ne cesse de gonfler. Il est normal de consacrer des sommes considérables au sauvetage des grands malades de notre société, à l’accompagnement vers une mort toujours reculée de personnes âgées toujours plus dépendantes, à la lutte victorieuse contre des maladies dont on n’accepte plus qu’elles nous prennent nos proches. Pour prendre un seul exemple, savez-vous qu’une intervention cardiaque avec greffe cœur poumons coûte, pour le seul séjour hospitalier du malade, plus de 150 000 Euros ? Auxquels il faudra rajouter par la suite les frais de rééducation, de réinsertion, l’inévitable pension de survie du malade et les nombreux médicaments et honoraires des médecins chargés de surveiller l’évolution de la maladie. Autrefois, ces patients décédaient rapidement et cela coûtait peu d’argent à la collectivité. Dans ces conditions, il est normal que les ressources de la nation soient consacrées plutôt aux pathologies lourdes et que chacun se débrouille avec ses petits bobos, souvent plus gênants que graves.